La fin de l’été a offert une visibilité inattendue au thème de la désindustrialisation et de la réindustrialisation dans les médias. Espérons que cela ne soit pas qu’un simple sujet estival, avant que l’actualité ne reprenne ses droits.

Dans Les Echos du 14 août, Gérard Lelong, ingénieur et expert en stratégies industrielles, explique que la désindustrialisation résulte en partie de la perte de compétences. Pour y remédier, il propose de développer l’automatisation. Le Collectif Reconstruire met également l’accent sur l’importance de la formation ((https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7231608443512451073/). Cependant, un simple recours aux robots ne suffira pas à redonner de l’attrait à l’industrie. Ce sont les élites issues de nos grandes écoles qui doivent porter cette mission, car aucune automatisation ne pourra compenser leur rôle.

Le même jour, Le Figaro revient sur l’ancien patron d’Alcatel, souvent perçu comme un symbole de l’aveuglement collectif face à la désindustrialisation. Même s’il n’était qu’une illustration, il est crucial d’en tirer des leçons pour évaluer l’industrie de manière objective. Cependant, comme le souligne Anaïs Voy-Gillis, « La désindustrialisation a tant frappé le pays qu’on nimbe maintenant l’industrie de pouvoirs quasiment magiques. »

Le 20 août, toujours dans Le Figaro, un article rappelle les démantèlements des fleurons industriels tels que Pechiney, Alstom, ou Technip, victimes de décisions court-termistes. Les causes sont bien identifiées : manque de capitaux, délocalisations et multiplication des licences technologiques. Il est temps que des mesures efficaces soient prises. Le Collectif Reconstruire a d’ailleurs formulé 10 propositions, dont la création d’un fonds d’investissement et la responsabilisation des dirigeants (https://www.collectif-reconstruire.fr/index.php/2024/06/17/pour-eviter-le-chaos-10-propositions-pour-lavenir-de-lindustrie-francaise/).

Le 21 août, Le Monde se penche également sur le sujet avec une tribune de Martin Videlaine, suivi de Les Echos le 22 août avec celle de Philippe Crevel. Videlaine voit le verre à moitié plein : « Avant de croître, il faut d’abord stopper la décroissance. Nous y sommes. » Cependant, les signaux actuels sont peu encourageants.
https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7231974332636229633, (https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7227706727314436096
Néanmoins, le Collectif Reconstruire partage sa conclusion : « Le problème n’est pas la chute, mais l’atterrissage. Il nous faut un nouveau pacte social. »

La tribune de Les Echos propose d’autres pistes, parfois plus réflexes que solutions concrètes, comme la critique du système salarial et fiscal actuel sans véritable alternative. Cependant, d’autres propositions sont pertinentes, notamment la nécessité pour les collectivités locales d’accepter l’implantation de nouvelles usines, le besoin de salariés formés et l’augmentation des dépenses de recherche pour se positionner sur le haut de gamme technologique. Ces trois axes rejoignent les recommandations du Collectif Reconstruire, comme la mise en place d’un programme régional de gestion des compétences et la création de fonds régionaux pour soutenir les nouvelles industries de la transition énergétique.

Il est encourageant de constater que les analyses convergent avec les propositions du Collectif Reconstruire. Il ne reste plus qu’à passer à l’action